Zenigata

quand les bananes se plaignent de leur régime

Interlude poétique

Premier poème que je choisis de mettre en avant, « La Courbe de tes yeux » de Paul Éluard est une éloge à la femme qui me procure instantanément une émotion intense, légèrement teintée de nostalgie (ô bac de français ! suspends ton vol). D’autres suivront.
Vive les yeux ! Vive la femme ! Vive la passion !

Ah. Il va de soi que tout texte exposé sur ce blog est su par cœur. Non mais.
Maintenant, silence. Place au chef-d’œuvre.

La Courbe de tes yeux

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Paul ÉLUARD, Capitale de la douleur (1926)

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